Les citoyens utiliseront-ils une application pour le signalement d’incidents de la circulation ?
Autorité locale : Autorité de la capitale de Kampala (KCCA)
Pays : Ouganda
L’autorité de la capitale de Kampala (KCCA) souhaite s’attaquer aux embouteillages, qui ont un impact majeur sur toute la ville en termes de pollution et de perte de temps pour les conducteurs. Si les causes de ces difficultés de circulation à Kampala sont nombreuses, le manque d’informations fiables accessibles aux citoyens sur l’état du trafic est identifié comme un facteur majeur pouvant être atténué.
Le plan d’action local est centré sur Kampala Konnect, une vision globale pour l’amélioration de la mobilité du trafic portée par l’autorité locale. L’un des volets de sa feuille de route vise à développer un outil de signalement des accidents de la route et autres causes de congestion, comme les inondations ou les nids de poule.
L’objectif de l’expérimentation de la KCCA était de développer une version PMV (produit minimum viable) de l’outil qui serait partagée avec les citoyens dans le cadre d’une campagne de lancement, pour évaluer leur manière d’utiliser l’application et la viabilité du processus bilatéral de signalement des incidents.
HYPOTHÈSE : Nous pensons que l’interface sera facile à utiliser et que les passagers signaleront les incidents.
Comment le groupe d’action local a-t-il testé la solution ?
• En engageant un consultant à qui la KCCA avait déjà fait appel, ce qui lui a permis de contourner certaines règles d’achat et de créer rapidement une première version de la solution, sous forme de portail web et d’application mobile.
• En testant la solution avec des membres du personnel et d’autres citoyens.
• En adaptant le plan d’origine pour retarder le « lancement » de l’application après une série de tests préliminaires ayant révélé la nécessité d’y ajouter certaines fonctionnalités jugées importantes.
Quels enseignements ?
Présenter les premières versions de la solution aux citoyens a permis de modifier au plus tôt l’interface utilisateur. Dans la première version de l’application, les citoyens devaient remplir trois ou quatre formulaires avant de pouvoir signaler un incident. Leurs demandes de simplification ont été entendues et ont conduit à une nouvelle version de l’application mobile. D’autres modifications ont suivi et ont permis de réduire le nombre de formulaires nécessaires à un seul.
Les fonctionnalités essentielles à l’expérience utilisateur ont été identifiées. Dans les premières versions de l’application, les citoyens devaient signaler les incidents en saisissant manuellement leur emplacement. Cependant, l’équipe chargée de développer l’outil a estimé qu’il était indispensable d’y intégrer une fonctionnalité de localisation en temps réel, pour permettre des signalements transparents et précis.
Créer cette application a soulevé des questions liées aux ressources de la ville. Un risque de manque de réactivité de l’autorité de la ville aux incidents signalés sur la plateforme a été identifié, en raison du peu d’ingénieurs municipaux pouvant y répondre. Plus précisément, chaque district ne dispose que de deux ingénieurs et, au vu de leur charge de travail, un retard dans la résolution des incidents signalés à grande échelle sera probablement à déplorer.
Heure de point à Kampala
L’hypothèse a-t-elle été validée ?
Imprécis L’équipe a appris que :
• de nombreuses informations utiles ont été recueillies via l’interface utilisateur de l’application, mais elle doit encore s’assurer que les accidents signalés par les citoyens sont bien réels ;
• les futurs tests pourraient porter sur la façon dont l’autorité locale pourra répondre aux incidents en temps voulu.
Et après ?
La KCCA prévoit de partager la solution PMV avec les citoyens lors d’un lancement prévu fin 2022.
L’autorité locale souhaite également procéder à une évaluation des besoins nécessaires pour boucler le financement de la solution, notamment suite à des développements supplémentaires tels que l’inclusion de l’application Google Maps à la plateforme – la KCCA sera facturée en fonction du nombre d’utilisateurs. La KCCA a également identifié la nécessité pour le département des ressources humaines de former et d’équiper plus de personnel à la gestion des signalements d’incidents effectués par les citoyens.
Groupe local travaillant sur l’application