Les propriétaires de transports publics informels pourront-ils payer leur taxe mensuelle en utilisant le paiement mobile ?
Autorité locale : Ville de Niamey
Pays : Niger
À Niamey, la gestion des transports publics à petite échelle (taxis ou autopartage) est confrontée à de nombreux défis tels que la sécurité routière globale, les vols et les enlèvements. Cette situation est aggravée par l’absence de base de données fiable pour la flotte de véhicules. De plus, les propriétaires de transports publics informels doivent affronter de longues files d’attente pour payer leurs taxes mensuelles, ce qui entraîne une perte d’efficacité et de revenus pour la ville.
Dans le cadre de son plan d’action local, la ville de Niamey a donc voulu relever ces défis en mettant en place un « Observatoire de la mobilité numérique ». Il s’agit d’une équipe chargée d’améliorer l’émission, la collecte ainsi que le suivi des démarches administratives.
Le rôle principal de l’Observatoire est de faciliter le processus de paiement et de collecte des impôts. Ainsi, une expérimentation a été menée afin de tester un système de paiement mobile des taxes auprès d’un petit groupe de chauffeurs de taxi. L’objectif était de déterminer leur aptitude à effectuer un règlement mensuel en utilisant le paiement mobile. Autre objectif de l’expérimentation, déterminer si l’autorité locale était effectivement en mesure de recevoir et gérer efficacement ces taxes entrantes.
HYPOTHÈSE : Les propriétaires de taxis seront disposés et capables de payer leurs taxes mensuelles par paiement mobile.
Comment le groupe d’action local a-t-il testé la solution ?
• En menant une étude diagnostique des systèmes informatiques de la mairie de Niamey afin de comprendre les besoins des utilisateurs et les exigences en matière de compatibilité.
• En élaborant un partenariat avec un opérateur de paiement mobile (AL IZZA) pour tester la viabilité des paiements mobiles.
• En développant un prototype de plateforme de paiement des taxes et en menant une simulation de paiement auprès de 120 chauffeurs de taxi sélectionnés de façon aléatoire.
Quels enseignements ?
90 % des participants ont réussi leur paiement via la plateforme AL IZZA Transfert. Un facteur clé de ce succès est le nombre bien plus élevé que prévu de participants disposant d’un compte de paiement mobile, à savoir plus de 90 %. L’équipe locale a reçu un retour positif de la part des syndicats de transport qui ont noté les avantages évidents que pouvait offrir cette solution pour les chauffeurs de taxi capables de payer via le paiement mobile ou aux guichets AL IZZA.
L’autorité locale est en mesure d’absorber et de gérer les paiements des taxes. Elle a pu demander les décaissements et rapports de paiement sur une base ad hoc. La prochaine étape pour elle consistera à créer et tester un système d’automatisation de ces rapports et décaissements.
Choisir le bon partenaire est la clé du succès. AL IZZA n’était pas l’opérateur initialement choisi par l’autorité locale, mais ses discussions avec les syndicats de transport et les chauffeurs de taxi lui ont appris qu’il était le plus fréquemment utilisé. Le passage à AL IZZA semble avoir permis d’atteindre un taux de participation élevé parmi le panel de chauffeurs choisi au hasard.
La compatibilité est essentielle lors de l’élaboration d’une nouvelle solution. La solution proposée initialement par le partenaire technique était incompatible avec celle des entreprises de transfert d’argent en raison de systèmes de codage différents. L’équipe s’est alors tournée vers une agence interne pouvant utiliser un langage compatible et ainsi intégrer la solution de paiement mobile.
L’hypothèse a-t-elle été validée ?
Oui L’équipe a pu vérifier :
• la capacité et la volonté des chauffeurs de taxi à effectuer leurs règlements en utilisant le paiement mobile ;
• que l’autorité locale a reçu les rapports et les paiements des opérateurs de paiement mobile sur une base ad hoc.
Vue aérienne du centre-ville de Niamey
Et après ?
L’autorité locale se sent maintenant en confiance pour étendre la solution de paiement à d’autres chauffeurs et propriétaires de taxi ainsi qu’à d’autres types de véhicules. À long terme, elle va :
• adapter la situation à toutes les solutions de transport public ;
• tester la manière de réassigner les percepteurs existants à d’autres services publics ;
• vérifier si la solution peut être connectée aux systèmes de police et si elle peut être adaptée à d’autres services de collecte d’impôts.