Intégration des services existants
Des technologies telles que le paiement mobile offrent une solution viable à l’intégration des services numériques dans de nombreux contextes africains. Le paiement mobile est un système dans lequel les opérateurs de téléphonie détiennent des comptes liés à un téléphone portable d’abonné. Dans toute l’Afrique subsaharienne, et en particulier en Afrique de l’Est et de l’Ouest, le paiement mobile constitue une part importante de la vie quotidienne des gens. À la fin de 2018, on comptait 395,7 millions de comptes de paiement mobile enregistrés en Afrique subsaharienne, ce qui représente près de la moitié des comptes mondiaux36. La croissance de cette technologie a été un facteur clé dans le développement du commerce électronique, par exemple parce qu’elle facilite le paiement en ligne alors que de nombreuses personnes ne possèdent pas de carte, et parce que les méthodes d’encaissement à la livraison sont souvent à haut risque. Toutefois, la « culture de la dette » croissante, que la nouvelle facilité d’accès au crédit mobile sur les marchés en développement a favorisée, a suscité l’inquiétude1.
Néanmoins, le paiement mobile a la capacité de connecter d’autres secteurs et sources financières, y compris les systèmes bancaires et les secteurs publics. L’intégration de services tels que le paiement mobile par les autorités locales d’une manière plus systémique peut améliorer l’expérience des citoyens en matière d’interaction avec les services publics et accroître les recettes de l’autorité locale (en ce qui concerne la manière de payer les impôts efficacement, par exemple). Une telle transformation numérique ne nécessite pas un système où des acteurs privés développent leurs propres applications ou collectent des données sur les citoyens.
« L’intégration des services existants par l’autorité locale peut utiliser des solutions relativement peu technologiques et largement disponibles – comme le paiement mobile – tout en garantissant à la fois la sûreté et la centralisation des données personnelles².
La fiscalité électronique à Kampala nous montre comment les autorités locales numériques peuvent augmenter les recettes tout en améliorant l’accès aux services pour les citoyens
En 2014, la ville de Kampala a lancé le programme E-Cities, qui traite du paiement et de la restitution des reçus fiscaux par voie électronique. L’objectif était d’augmenter les recettes et de moins dépendre du gouvernement central comme source de financement. Le système comprend des moyens d’identifier le contribuable sur un registre municipal et permet le paiement sur divers dispositifs, depuis les points de vente physiques, les téléphones portables, les banques, les téléphones ou les ordinateurs3.
1. Quartz Africa, (2019). « Le crédit par téléphone portable est une arme à double tranchant au Kenya – il peut aider mais aggrave également l’endettement des particuliers » Consulté à l’’adresse suivante : https://www.gsmaintelligence.com/research/?file=36b5ca- 079193fa82332d09063d3595b5&download
2. AFD, IDDRI. « E-Citie pour la collecte et le paiement des taxes » Consulté à l’adresse suivante : https://qz.com/africa/1722613/mobile-money-lending-in-kenya-helps-but-also-spikes-debt/
3. https://www.local.gov.uk/topics/devolution/engaging-citizens-devolution/approaches-civic-and-democratic-engagement-0