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Couverture internet et adoption

Le rythme rapide de l’évolution technologique mondiale ouvre la voie à de nouvelles relations économiques et sociales en Afrique. La technologie numérique prend de plus en plus d’ampleur, notamment en raison de l’évolution démographique et des investissements dans les infrastructures numériques qui permettent de connecter davantage de personnes à l’internet.

Près de 97% de la population mondiale vit à portée d’un signal de téléphone mobile (couverture 2G ou supérieure), 93% ayant accès à un signal de données mobiles 3G ou supérieur11. En Afrique, ce chiffre est plus faible, avec seulement 79% de la population ayant accès à la 3G. L’importance des dépenses d’investissement dans les communications mondiales, y compris les réseaux de fibre optique et le nombre croissant de satellites mis en orbite terrestre, signifie cependant que la couverture mondiale d’internet se rapproche d’une réalité.

L’ampleur de l’utilisation d’internet varie également selon les régions. L’Afrique est la région où l’utilisation ou la pénétration de l’internet est la plus faible, avec 28,2% de la population, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT)12.

L’une des spécificités du continent est que plus de la moitié des connexions internet se font via des télé- phones mobiles plutôt que des ordinateurs. Le taux de pénétration d’internet (nombre d’internautes pour 100 habitants) était de 25% en Afrique en 2017 contre 55% en Asie du Sud-Est. Les résultats des projections de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et de la Banque mondiale ont montré que le continent africain a progressé depuis 2005, en passant de 12 à 76 abonnements de téléphonie mobile pour 100 habitants. En effet, le nombre de communications par carte SIM a augmenté de 344% en Afrique subsaharienne entre 2007 et 2017, contre une augmentation de seulement 107% dans le reste du monde. Toutefois, cette dynamique est disparate sur le continent et varie d’un pays à l’autre. Selon la Banque mondiale, le taux de pénétration de la téléphonie mobile peine à atteindre 40 % de la population au Niger ou en RCA, contre plus de 80 % au Nigeria, au Botswana ou en Afrique du Sud en 2017.

La transition numérique à l’échelle du continent africain semble se faire en dehors du champ d’action des pouvoirs publics, à travers des initiatives autonomes et non planifiées, à l’instar des tendances de l’urbanisation informelle. Le secteur numérique ne fait pas exception à la règle de l’auto-assistance, du « bricolage » et du commerce, des affaires et des services à petite échelle. Le nombre d’emplois directs dans le secteur des services des technologies de l’information et des communications (STIC) est estimé à 1,1 million en Afrique subsaharienne, contre 2,4 millions d’emplois indirects dans le même secteur.

En termes de genre, la pénétration d’internet en Afrique atteint 33,8% pour les hommes et 22,6% pour les femmes, ce qui indique qu’il existe des disparités dans l’accès à internet en fonction du genre. Si cette relation se reflète dans le monde entier, c’est en Afrique que cette disparité est la plus marquée. La disparité en fonction du genre sera traitée plus loin.

11. ITU, (2019). Measuring digital development Facts and figures 2019. Retrieved from: https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/facts/FactsFigures2019.pdf
12. ITU, (2019). Measuring digital development Facts and figures 2019. Retrieved from:https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/facts/FactsFigures2019.pdf